Les plateaux des disques durs – Aluminium Vs Verre


plateaux d'un disque dur

Pourquoi le verre chasse l’aluminium des plateaux des disques durs

Avant que le débat HDD vs SSD ne vienne agiter l’univers du stockage des données, c’est le matériau des plateaux qui a fait l’objet d’un dilemme. A l’origine en aluminium, ces derniers ont peu à peu opté pour le verre. Une nécessité pour proposer des capacités toujours plus grandes et s’adapter aux nouvelles technologies de stockage.

Le plateau, le support des données à l’intérieur du disque dur

Les plateaux d’un disque dur peuvent être en aluminium, en verre ou en céramique, mais ce ne sont pas ces matériaux qui abritent directement les données : ce sont les couches ferromagnétiques qui les recouvrent. Des couches qui se composent généralement d’un alliage d’oxyde de fer, de nickel et de cobalt, surmontées d’une couche protectrice. Le tout ne dépasse pas 1 millimètre d’épaisseur !

L’aluminium séduit en surface… moins en interne

Historiquement, les plateaux des disques durs sont composés d’aluminium, une matière appréciée pour sa légèreté, mais également pour ses propriétés para-magnétiques et sa capacité à être facilement usinable et ductile. L’alu résiste en effet aux fortes chaleurs : il s’étire et se dilate sans se rompre. Il s’agit par ailleurs d’un matériau durable et non toxique, synonyme de montée en gamme lorsqu’il est utilisé dans la composition du revêtement d’un ordinateur ou d’un smartphone par exemple. Preuve en est, il est souvent utilisé pour carrosser les disques durs externes : outre sa touche esthétique, l’aluminium assure au boitier un meilleur refroidissement que le plastique, ce qui favorise un usage prolongé et intensif du matériel de stockage. Mais s’il est apprécié « en surface », l’alu a largement perdu du terrain à l’intérieur des disques durs traditionnels, surpassé par les qualités du verre et de la céramique.

Le verre accompagne l’évolution du HDD

C’est à partir des années 1990 que le verre a fait son apparition dans les plateaux des disques durs. Il faut dire que ce matériau cumule les atouts :
– il permet d’obtenir une surface plus lisse et plus plane, ce qui réduit les risques de bosses et de creux et donc le danger d’une perte de données en raison des erreurs que ces impuretés peuvent occasionner ;
– il est plus rigide, ce qui le rend moins sensible aux petits mouvements erratiques qui affectent un disque en rotation. Par conséquent, la rigidité renforce l’intégrité des données, mais autorise aussi une vitesse de rotation plus élevée, tout en produisant moins de bruit !

La meilleure rigidité du verre a une autre conséquence : il est possible de réduire l’épaisseur d’un plateau, et donc d’en intégrer davantage pour proposer une capacité de stockage plus importante.

L’ultime atout du plateau de disque dur en verre est sa remarquable stabilité au niveau thermique. Si l’aluminium supporte la contraction et la dilatation, le verre le fait avec des fluctuations de dimensions nettement plus limitées, et à plus forte température encore. C’est la raison pour laquelle il s’impose dans les HDD HAMR, cette technologie d’enregistrement magnétique assistée par la chaleur créée par Seagate. Car cette dernière demande une résistance à 700°C, là où l’aluminium tient la distance jusqu’à 200°C seulement. Or, c’est la technologie qui promet un accroissement de la capacité de stockage.

Le seul défaut du verre – sa plus grande fragilité – est neutralisé par les constructeurs en lui associant des cellules de céramique, afin d’accroitre sa solidité.