Adopter une architecture RAID pour se prémunir des risques de défaillance des disques durs est recommandé, mais ce n’est pas la panacée. Un virus, une chute, un incident électrique et c’est toute la grappe qui peut en faire les frais. Pour éviter une panne généralisée du système RAID, il est donc impératif de rester attentif aux moindres signaux de défaillance.
1. Un ralentissement des performances
Un stockage en mode RAID 5 peut engendrer par défaut un recul des performances en écriture, en raison du calcul de la parité inhérent à ce type de structure. Mais si vous observez un ralentissement sur votre serveur RAID en lecture comme en écriture par rapport aux performances habituelles, cela peut indiquer qu’un ou plusieurs disques de la grappe sont défectueux. La panne d’un disque en RAID 1, en RAID 5 ou en RAID 6 n’empêche pas le stockage de rester efficient, contrairement aux modes RAID 0, RAID 3 ou RAID 4 qui sont davantage exposés au risque de perte de données en cas de défaillance d’un seul disque. Mais la reconstitution des données lors de la panne d’un disque au sein d’un système RAID limite le débit d’écriture.
2. Des bruits suspects
Un serveur RAID peut être bruyant : certains dépassent les 50 décibels en utilisation, mais c’est le bruit des ventilateurs qui est en cause et non celui du vrombissement normal des disques durs. Alors si le niveau sonore s’élève, et surtout si vous décelez des bruits de claquement, vous avez toutes les raisons de vous inquiéter. Le claquement que vous entendez, ce sont certainement des têtes de lecture endommagées, qui risquent de rayer les disques. Cela se traduit par un serveur RAID qui n’arrive plus à lire ou écrire des informations sur un des disques durs de sa grappe. Pour éviter une perte de données définitive, il faudra transmettre votre matériel de stockage à un spécialiste de la récupération de données en vue d’une intervention en salle blanche.
3. Un bip se déclenche ou un voyant s’allume
Un serveur NAS s’accompagne généralement d’une solution de monitoring afin de contrôler la santé des disques et vous alerter en cas de panne logique ou physique. Pour les serveurs Synology par exemple, c’est la solution PRTG qui assure la veille. Western Digital s’appuie de son côté sur WDDA (DA pour « Device Analytics ») pour détecter les défaillances. Et lorsque ces solutions repèrent un comportement anormal, elles émettent un bip d’alerte ou un signal lumineux rouge ! Le réflexe : ouvrir le logiciel de monitoring pour consulter les notifications et prendre connaissance d’une éventuelle panne d’un disque dur au sein de la grappe RAID. Raison pour laquelle désactiver le bip est une mauvaise idée !
Que faire en cas de dysfonctionnement du système RAID ?
L’architecture RAID existe précisément pour vous prémunir d’une panne globale. La parité et la redondance permettent en effet de bénéficier d’une continuité de service et de pouvoir reconstituer des données en cas de défaillance. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’un serveur RAID vous met à l’abri d’une perte de données. Il vous faut en effet réagir à la première alerte afin d’éviter des défaillances en cascade qui pourraient condamner tout ou partie des informations stockées !
Au premier signe de panne, confiez votre serveur RAID à un laboratoire spécialisé en récupération de données afin de bénéficier d’un diagnostic précis.
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